Bruno Gilles, SEnateur-Maire des 4ème et 5ème arrondissements :
«Je ne promets pas beaucoup, par contre, je tiens parole !»
Il est entré en politique pour soutenir Jacques Chirac, mais se dit prêt à jouer le jeu derrière Nicolas Sarkozy pour les présidentielles. En attendant, Bruno Gilles partage son temps entre ses fonctions municipales et sénatoriales, attentif à demeurer un élu de terrain.
Le Maire des 4ème et 5ème arrondissements est né et vit à Marseille, dans sa circonscription. De son parcours politique, il retient avant tout sa rencontre avec Renaud Muselier en 1986 : «Nous avons des parcours parallèles, j'ai été directeur de toutes ses campagnes ; il est le frère que je n'ai pas eu et cela implique beaucoup de passion et d'engagement. » S'il déplore l'évolution de la sphère politique et regrette l'époque où les partis étaient plus « carrés» (il a pris sa carte au RPR en 1979 et estime que l'UMP actuelle est un peu trop «plurielle»), il est prêt à défendre son parti pendant la campagne présidentielle, «comme un bon soldat».
Un Sénateur...
Lorsqu'on lui demande comment il conjugue ses deux fonctions de Sénateur et de Maire, il répond qu'il est un grand défenseur du double-mandat, car le mandat unique institutionnaliserait deux catégories d'élus : ceux qui n'évolueraient que sous les dorures des beaux palais parisiens, et ceux qui ne bénéficieraient que d'un mandat local. Or, il estime que sur de nombreux textes de lois, on a besoin d'élus au fait de la réalité de terrain. Pour sa part, il se rend deux jours par semaine dans la capitale, et le reste du temps se consacre à la Mairie. Bruno Gilles ne craint pas d'évoquer les sujets qui prêtent à polémique : «Depuis 2002 je suis en disponibilité de mon activité de visiteur médical, pour pouvoir assumer mes fonctions politiques sans interférence. Mais j'ai soutenu cette profession - maltraitée depuis l'affaire du Médiator - au Sénat, qui est à gauche à présent. La gauche a une mauvaise image de l'industrie pharmaceutique, les Communistes veulent fonctionnariser le métier, les Verts voudraient interdire le recrutement... le PS est plus rationnel, mais il y a 18 000 visiteurs médicaux en France, on ne peut pas les laisser tomber». La Réforme Territoriale ? Selon lui, elle n'est pas allée assez loin. «Il aurait fallu opérer un partage complet des compétences, hormis celles de la Ville. Regardez la culture en 2013 : aujourd'hui tout le monde a son mot à dire, de la Mairie à l'Etat. Ou bien les transports, le tracé de la Ligne à Grande Vitesse par exemple, impossible à définir parce que trop d'acteurs interviennent. Au-delà des clivages politiques, chacun défend les intérêts personnels des gens qui les ont élus, et personne ne parvient à trouver un accord sur les grands dossiers, sans même parler des petits !»
... Mais aussi un Maire
Ramené sur le terrain de sa circonscription, Bruno Gilles se montre intarissable: «J'en suis à mon 3ème mandat depuis 1995, et 90 % des promesses que j'avais faites ont été tenues ou sont en voie de l'être. J'ai doublé le nombre de Maisons de quartier, les travaux de la Gare de la Blancarde s'achèvent, toutes nos écoles sont équipées de self... Mon seul regret est de ne pas avoir préempté de terrain pour un équipement sportif dans le 5ème en début de mandat». Mais c'est sur la politique culturelle qu'il choisit d'insister quand on lui demande ce qui lui tient particulièrement à coeur. Notamment le Palais Longchamp, «vaisseau-amiral » de son secteur: «Les bâtiments rénovés, le jardin et le futur Musée des Beaux-Arts en feront un rendez-vous d'envergure internationale. Nous bénéficierons des retombées économiques du tourisme». Le Palais Longchamp accueille en effet régulièrement le Salon des Peintres et Sculpteurs, le Festival Jazz des 5 Continents, Marsatac, ou cette année l'Assemblade autour des musiques d'Oc, pour ne citer que quelques événements d'importance.
Gaëlle Cloarec
|