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Sophie Joissains, adjointe au maire d’Aix-en-Provence, Sénatrice des Bouches-du-Rhône, était le 16 décembre 2011, à la brasserie le Mansard, à Aix-en-Provence, l’invitée d’honneur d’un débat citoyen sur le thème : «Mieux vivre ensemble dans la tolérance et le respect de chacun». La laïcité représente pour elle un enjeu essentiel pour la république. Entretien exclusif.

Marseille le Mag : Ce thème de la laïcité est loin d’être nouveau pour vous ?
Sophie Joissains : En effet, il y a deux ans, j’avais initié au Sénat une journée nationale sur la laïcité. Nous avions retravaillé conjointement avec Claude Domesel, sénateur PS, sur une résolution qui a été votée au Sénat. Puis, nous avons déposé une proposition de loi.

Marseille Le Mag : En tant qu’élue à la ville d’Aix, ce terme revêt également pour vous un sens majeur ?
Sophie Joissains : Naturellement ! Je suis adjointe au maire, déléguée à la politique de la ville. Dans le cadre de la politique de rénovation urbaine, notre objectif est d’assurer des conditions de vie décentes en matière de logement. Nous désirons favoriser les conditions du mieux-vivre ensemble. Notre volonté est de créer le terrain propice à ce que les personnes se rejoignent à partir de points communs. La solitude ne conduit pas à la laïcité.

Marseille Le Mag : Quels sont les moyens que vous développez ?
Sophie Joissains : Nous mettons en place des réunions de quartier, notamment dans les centres sociaux, d’autres avec le tissu associatif ou les commerçants. Ces actions s’effectuent toujours dans le cadre d’une concertation la plus large possible. Elles concourent d’une manière générale à faciliter le mieux-vivre ensemble.

Marseille Le Mag : L’échange est primordial selon vous. Pourquoi ?
Sophie Joissains : Nos actions visent à favoriser la rencontre et ainsi à développer les échanges. Les relations se créent et se multiplient. Au-delà d’une aspiration, la laïcité s’inscrit dans un processus d’espace et d’échange communs. La laïcité se vit au quotidien. Elle aboutit à une tolérance entre tous les acteurs de la cité.

Marseille Le Mag : L’un de vos projets majeurs est la création d’une maison de la famille. Quel en est le sens ?
Sophie Joissains : Ce projet s’inscrit dans une volonté de favoriser la rencontre dans la famille. À partir de là, les personnes ne se referment pas comme des huîtres.

Marseille Le Mag : Pourriez vous nous expliquer la nature du projet de rénovation urbaine ?
Sophie Joissains : Il s’agit d’une opération de démolition partielle, de reconstruction et de réhabilitation pas forcément sur le même site, sur les quartiers Besson et Coissy. Cette action, concernant 400 logements, est menée avec le concours des bailleurs Aix Habitat et 13 Habitat.

Marseille Le Mag : Ce n’est pourtant pas facile, n’est-ce pas ?
Sophie Joissains : Nous avons le devoir de démolir l’endroit où de nombreuses personnes ont habité pendant longtemps. Il y a peu d’accession à la propriété. Notre souhait est de favoriser la mixité sociale par des opérations de réhabilitation et d’accession à la propriété.

Marseille Le Mag : Vous souhaitez établir des passerelles entre les quartiers. Comment ?
Sophie Joissains : Nous souhaitons tout d’abord renforcer la mobilité par des modes de déplacements doux dans la ville et ainsi développer les échanges de flux entre les quartiers.
Nous favorisons les déplacements des lieux culturels comme l’Ecole d’Art qui va désormais prendre place à côté de la Fondation Vasarely. De plus, certains spectacles du Festival d’Aix seront donnés au Jas de Bouffan. Notre action vise à favoriser la cohérence sociale en réunissant des personnes de culture et de sensibilité différente. Cela est au cœur des valeurs prônées par mon parti, le Parti Radical. Nous refusons l’élitisme et le communautarisme.

Marseille Le Mag : Entre Aix et Marseille, une rivalité semble demeurer. Où en est le projet de métropole ?
Sophie Joissains : Nous souhaitons constituer un pôle métropolitain avec Marseille en matière de transport, secteur qui est le plus fédérateur. Nous avons une politique très respectueuse de l’environnement. Nous désirons faciliter la vie de l’usager et rendre certains secteurs du centre-ville piétons. Une ligne RER entre Aix et Marseille apparaît pour nous indispensable. Cependant, notre volonté est de garder notre intégrité.

Marseille Le Mag : Quelle a été votre position sur la réforme territoriale ?
Sophie Joissains : J’ai voté la proposition de loi de nos adversaires. Il n’y a pas de concertation suffisante sur le projet actuel. Je ne crois pas aux superstructures. Le maire est lésé avec ce projet.